Il valdostano Gilles Gressani in un sapido editoriale su Le Figaro di ieri, in modo brillante e con il volto da notista raffigurato in uno schizzo, si è occupato della morte di Silvio Berlusconi. Ho chiesto all’autore l’autorizzazione di proporre il suo pensiero nel mio Blog, pur con un piccolo taglio all’inizio, perché dedicato ai lettori francesi e alla visione stereotipata del Cavaliere . Un primo pensiero: “Il y a un style Berlusconi qui a défini et définit toujours une époque. À bien regarder, une bonne partie de la gamme de la politique occidentale contemporaine a ses couleurs. Si le bilan de la période qu’il a fini par marquer n’était pas si médiocre, si son héritage n’était pas si faible, on devrait presque l’étudier comme l’une des figures qui ont marqué par leur action, leur goût, leur intuition des moments charnières et dont l’histoire de France a le secret : de Gaulle, Napoléon, Louis XIV. Berlusconi a interprété, synthétisé, incarné plus que personne d’autre une politique de « la fin de l’histoire ». Du foot aux médias de masse, de l’immobilier à la communication, toute son action a servi cette ambition : mettre entre parenthèses le conflit, dissimuler la violence, éloigner les années rouges et noires qui avaient ensanglanté l’histoire italienne. Avec lui, la génération 1970 qui s’était engouffrée dans l’intensité de la lutte, du collectif, de l’action directe entre dans un petit salon bien rangé et allume sa télé”. Io stesso ho vissuto, prima seguendo da giornalista il suo lavoro - aiutato da Bettino Craxi - per spezzare il monopolio radiotelevisivo della Rai e poi dal mio scranno parlamentare vedere la discesa in politica con successi e sconfitte. Con la capacità di rialzarsi quando veniva dato per spacciato, sino al triste declino di questi anni per età e malattie. Ancora Gressani: “Consommer, jouir dans l’ordre de l’abondance et de la liberté apportées par l’incroyable miracle économique italien devient la raison d’être des classes moyennes qu’il façonne et qu’il sait cibler avec talent. À la fois modèle et démiurge, il crée un mode de vie populaire captivant et accessible, une communauté de consommateurs. Son intuition au fond était simple mais radicale. Elle peut être résumée en une phrase : par le spectacle, la politique peut sortir du politique. C’est dans ce grand refoulement que réside la force de sa promesse. Basta, l’asphyxie de l’italian game, la guerre froide et la mafia, les crimes politiques et les crises géopolitiques. Il faut tourner la page des tragédies italiennes. L’assassinat terroriste du président du Conseil et de la Démocratie chrétienne Aldo Moro en 1978, le massacre des magistrats Falcone et Borsellino en 1992 contribuent à l’écroulement de la Première République, définitivement ravagée par la fin de la guerre froide et les enquêtes judiciaires. En 1994, les partis qui avaient gouverné l’italie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et du régime fasciste disparaissent. Berlusconi est le produit de cette République en ruine de ces arrangements et de ces pactes obscurs, mais il parvient à faire oublier tout cela aussi. Ce qu’il promet est irrésistible, du moins son immense infrastructure médiatique contribue à le faire croire : l’Italie peut devenir l’une de ses nombreuses entreprises à succès. Par son action il imposera un mode de vie fondé sur un mot qui assume dans sa bouche une puissance populaire inédite : « liberté ». Contre les « communistes » désormais aux portes du pouvoir, il promet une « révolution libérale ». Créer un gouvernement efficace, mais en même temps laisser les gens se débrouiller pour s’enrichir, gouverner avec des socialistes et en même temps avec des postfascistes, avec des partis autonomistes et des partis souverainistes. La politique italienne devient ainsi une émission scriptée par des communicants clinquants, son parti, une boîte précise qui tourne grâce aux meilleurs collaborateurs de son holding financier Fininvest et de son agence Publitalia”. Una nuova classe politica che ho visto in azione, priva dei fondamenti, malgrado una serie di importanti intellettuali arruolati, ma diventati piano piano comparse di fronte al Cavaliere. Prosegue l’editoriale: “Il finit par « disrupter » le système. Car pour faire sortir la politique du politique, il ne suffit pas de changer le sens commun, il faut retirer à ses institutions leur espace d’autonomie. À la Constitution, aux rituels byzantins du Parlement, aux traditions poussiéreuses de la politisation républicaine, il faut opposer une professionnalisation technique, la puissance magnétique de l’argent, du spectacle et de la communication. La trajectoire politique de Berlusconi se confond et se déploie dans cette période d’au moins deux décennies, dans l’élan d’une mondialisation libérale qui commence à s’étioler avec le 11 Septembre et les guerres aux Moyen-orient qu’il soutient dans son atlantisme de fer qui ne l’empêche pas de devenir un ami personnel de Vladimir Poutine. Elle s’arrête au seuil d’une nouvelle guerre étendue, avec la grande crise économique de 2008 qui provoque sa chute en 2011. On peine à comprendre par quels fils on pourrait relier l’italie de Pasolini, et de la violence de sa mort romaine, aux soirées postmodernes et crépusculaires du « bunga-bunga » dans sa villa d’arcore. Est-ce encore le même pays ?” Interrogativo ficcante in un’Italia che cambia pelle come i serpenti, dopo un dopoguerra di una partitocrazia consociativa statica, seguita dai bagliori di una Seconda Repubblica oggi finita. Il commento finale di Gressani è un giudizio, che direi senza pregiudizi: “C’est toute l’impasse de son héritage : car la sortie du politique, la promesse d’un rêve italien de liberté, le spectacle d’une abondance accessible a fini par s’écrouler avec la fin de la croissance. Sous Berlusconi, les classes moyennes italiennes se déclassent. Elles ne maintiennent la consommation qu’en réduisant leur épargne. Sans épargne, elles tombent dans la pauvreté. Sans croissance, sans reconnaissance, la société s’embrase. C’est par-là qu’il reste actuel et que le projet techno-souverainiste de Meloni – une institutionnalisation de la droite radicale qui promet la stabilité – prend tout son sens. L’italie est toujours un laboratoire à étudier pour comprendre le futur de nos systèmes européens de plus en plus intégrés. Comment faire pour trouver une histoire apaisante pour des classes moyennes de plus en plus pauvres de plus en plus endettées, enragées ? Nous sentons que la parenthèse qui avait mis fin à l’histoire se referme. Avec la guerre, la pandémie, les fractures d’un monde cassé, des forces tectoniques que nous avions refoulées sont de retour. La violence et l’hégémonie ne peuvent plus être tenues à distance de la vieille Europe. C’est pourquoi il paraissait de plus en plus un homme du passé : dans son soutien au Kremlin, dans ses blagues misogynes. Avec la mort de Berlusconi, s’en va aussi le rêve absurde d’une politique sortie du négatif". Comunque sia, il tempo ci aiuterà a capire, aspettando per altro le conseguenze su di un Centrodestra senza di lui e anche - visto che è stato finanziatore munifico - senza i suoi soldi.