“Giro girotondo,/casca il mondo,/casca la terra/tutti giù per terra!” E’ questa la filastrocca che tutti noi da bambini abbiamo cantato, giocando con i nostri amichetti. Oggi, da adulti, la potremmo leggere come rappresentazione di certi cambiamenti che turbano. Un po’ perché non si vedono più questi giochi da cortile. Ci sono meno bambini in giro, noi genitori siamo più apprensivi e infine nelle mani dei piccoli c’è l’arma di distrazione di massa più letale, il telefonino. Per cui se metti assieme dei bambini il rischio è quello di vederseli ingobbiti mentre giocano soli sul loro apparato, dimenticando i coetanei a due passi e la socialità che noi nelle compagnie con gli amici abbiamo vissuto a tutte le età. Difficile far loro la morale se genitori e parenti fanno ormai la stessa cosa. Già, lo vediamo in tutte le occasioni. Raccontavo l’altro giorno dei primi telefonini con l’uso degli sms. Sono passati una trentina d’anni, anche se sembra ieri. Ebbene, quando durante un incontro o un convegno si riceveva un messaggio e si doveva rispondere ci si sentiva come dei ladri a e ci si metteva a farlo di nascosto, consoci di violare regole di bon ton. Oggi, in qualunque situazione pubblica e persino vis à vis, non c’è pudore nel cavare il telefonino e chattare amabilmente. In certe situazioni ufficiali c’è chi in prima fila passa il tempo a navigare su Internet come se nulla fosse. La socialità e l’immersione digitali fanno di noi delle persone diverse dal passato. Ecco perché mi ha fatto sorridere un articoletto su Le Monde, che chiarisce un nuovo passo, che chiamerei parallelo, e che dimostra la stranezza dell’evoluzione dei costumi. A fare uscire molte persone dal loro guscio digitale, ci pensano gli altri grandi emergenti della nostra epoca: i cani. Un tempo considerati animali di compagnia o da lavoro ormai si sono trasfigurati in qualcosa di nuovo, tipo figli suppletivi, persino più attrattivi dei pochi bambini in giro, esempio purtroppo plastico della crisi demografica e di un rapporto uomo-animale che spesso lascia perplessi. Guillemette Faure su Le Monde apre appunto un capitolo interessante: “S’il semble de plus en plus incongru d’adresser la parole à des gens que l’on ne connaît pas, une catégorie de la population échappe à cette règle : la grande confrérie des promeneurs de chien. A l’instar des motards qui s’adressent un petit signe en se croisant, deux maîtres s’échangent habituellement un regard, voire plus si affinités, qui signale leur appartenance au même monde. A raison de trois balades par jour, souvent à heures fixes, on a vite fait de se faire des amis. Et nombreux sont ceux qui, bien qu’habitant dans le même quartier depuis des années, ont découvert qu’ils avaient des voisins le jour où ils ont eu un chien”. Il cane, insomma, come residua occasione per conoscere altri con il cane, senza dimenticare i capannelli di persone che si creano per strada attorno ad un cane - più la razza è strana è meglio - quanto ormai, lo ripeto, non capita più come una volta neppure neppure al più splendente dei bebè in un passeggino. Prosegue l’articolo: “On pourrait voir dans la promenade des chiens l’un des derniers outils de brassage social. « Le chien de bobo n’a pas les codes bobos. Il renifle le cul d’un chien de prolo comme celui des autres chiens, et il côtoie le chien de la mémère en anorak », observe Thomas Legrand, journaliste et auteur, avec Laure Watrin, de La République bobo (Stock, 2014). Già perché non abbiamo imbarazzo alcuno che i cani, al posto di darsi la zampa, annusino il sedere del loro simile per fare conoscenza… Ma poi - miracolo contemporaneo - anche i loro accompagnatori socializzano e si parlano. Scrive la Faure: “Les promeneurs parlent d’eux, aussi : leur divorce passé ou l’opération à venir. « Si vous demandez à une personne de raconter la vie de son chien, elle va ouvrir des tas de pans de son intimité qu’elle n’aurait pas montrés sinon », observe Christophe Blanchard, anthropologue et maître-chien. En travaillant sur la place sociale de cet animal de compagnie, il s’est notamment spécialisé dans l’étude des SDF escortés de chiens : « Alors que d’autres grands exclus vont être mangés par le macadam, eux créent une sociabilité plus grande ; l’animal permet d’avoir un point de connexion, de faire des rencontres. » C’est pour cette raison qu’il travaille avec l’armée à un grand projet auprès des victimes de chocs post-traumatiques, en les amenant à adopter des chiens. « Certaines restent enfermées chez elles, donc ça les sort de l’isolement, ça les aide à se reconnecter… » Un constat qui vaut, en réalité, pour tout un chacun”. Ditemi che non ci siete mai accorti di chi, magari timido se non asociale, gira con cagnoni eccentrici atti a fare qualche conoscenza, altrimenti impossibile? Lo dice l’articolo l, mettendo in bocca ad uno degli intervistati la frase chiave: ”Le vrai réseau social, c’est pas Facebook, c’est le chien!”. Ce qui n’empêche pas, comme sur les réseaux sociaux, de tenter de se mettre en scène comme la personne qu’on voudrait être. Tout comme les parents de jeunes enfants peuvent parler plus fort à l’extérieur, pour montrer quelle sorte de darons ils sont, les propriétaires de chien peuvent hausser la voix en présence d’autres maîtres pour afficher leur sens des responsabilités. Prenez la tacite compétition entre eux, au sujet du temps que met leur chien à venir entre leurs jambes quand ils crient « Gus, au pied ! » : elle n’est pas sans évoquer les vantardises des parents au sujet des performances scolaires de leur rejeton… Avant que les chiens se reniflent, ce sont souvent les maîtres qui s’observent. Le jaugeage se fait à distance et en miroir. « Si tu vois que la personne remet la laisse à 200 mètres, tu fais pareil ; s’il tient au pied, tu fais pareil… », explique Carine Vandystadt. Contrairement aux promeneurs d’enfants, la première question vise à déterminer s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle. Ceux qui répondent « femelle » marquent des points, certains mâles pouvant se montrer agressifs entre eux. C’est le cas de Hush, le petit roquet de Christie Vanbremeersch, qui fait ses sorties à Malakoff (Hauts-de-Seine). Des liens s’établissent aussi entre propriétaires de chiens ennemis, a-t-elle compris avec le temps. On change de trottoir quand on se voit de loin, on se fait des mimiques pour montrer qu’on se cache derrière une voiture. Quand il n’est pas en laisse, son chien n’est pas agressif, assure-t-elle. C’est ce que n’a pas compris cette maîtresse qui l’a traitée de « connasse ». « Elle m’a confondue avec mon chien ! » L’an dernier, Christie Vanbremeersch s’était fait une amie promeneuse de chien, qu’elle retrouvait le matin, à 7 h 45. Elles discutaient en amenant les cabots au parc voisin, se racontaient leur vie. On ne se sent pas jugé par quelqu’un qui vous a vu ramasser des déjections. Et puis la voisine est passée en télétravail, ses heures de sortie ont changé. Le lien s’est cassé. Elles se sont revues par hasard, au concert de Starmania, et à un dîner dans le quartier. Mais ce n’était plus pareil. « Avec un ami de promenade de chien, il n’y a pas d’enjeu, rien à prouver. »